dimanche 14 février 2010

L'épisode du squat

Un local abandonné non loin du campus (entre les anciennes halles Neyrpic juste derrière la mairie de Saint Martin d'Hères) a été investi par l'AMAR autour du 17 novembre.
Ce fut le début d'un nouvel épisode plein de rebondissements mais aussi particulièrement instructif quant à la confrontation avec les administrations.
Peu après l'installation un monsieur de la mairie vient nous rendre visite accompagné de deux sympathiques policiers.. c'est le départ d'une série de visites de tous les services imaginables et inimaginables. Certaines visites avaient un caractère franchement anecdotique.. comme la fois où une dame de l'accueil de la mairie était venue nous demander des renseignements afin de pouvoir mieux rediriger les étudiants à notre recherche qui se pointaient à son service. Entretemps les locaux sont aménagés, d'un côté une zone de gratuité et un lieu pour stocker les cagettes vides destinées à la revente et de l'autre côté le lieu de partage pour la nourriture uniquement. Un petit chat noir est également hébergé à titre gracieux dans le local nourriture pour éloigner les créatures non désirées. Des scènes de carnages assez peu pittoresque devaient se dérouler en notre absence car une fois nous trouvâmes des plumes de pigeon disséminés dans le local et une autre fois un pigeonnot décapité! Un poêle à bois a été installé pour le chauffage (à côté de la corbeille du gardien) et un réseau électrique avec des batteries pour l'éclairage. Tout se passe plutôt bien jusqu'à ce qu'un beau soir de janvier nous trouvions le cadenas du portail cisaillé.. A l'intérieur quelques objets sans grande valeur avaient disparu (des vieilles batteries, des lampes) alors que d'autres objets de valeur plus importante étaient restés (vélos non attachés). Cela nous a semblé étrange.. Quelques jours plus tard, le mercredi 27 janvier, le service d'hygiène escorté par la police étaient venus nous annoncer notre départ prochain.. ainsi que la destruction de toute la nourriture présente par les services d'extermination alimentaire! Car selon la législation en vigueur il serait interdit de partager des aliments récupérés avec ses amis que ce soit dans un lieu public ou privé dixit la responsable du service d'hygiène. A notre grand regret elle n'avait pas sous la main le texte de loi stipulant cette absurdité. De toute manière ils étaient armés et nous étions désarmés donc la seule option qui nous restait était de partir.. Ils auraient pu procéder à des contrôles d'identités, ils ne l'ont pas fait. Le lendemain matin il nous a été laissé deux heures pour vider le local de tout matériel que nous voulions reprendre. Que dire de plus devant tant de magnanimité? Le contact s'est terminé avec une demande orale de ne plus revenir sur la commune pour partager de la nourriture ainsi que des voeux de bonne continuation (véridique!)
À partir de là l'AMAR était de nouveau à la rue un peu déroutée mais prête à affronter le froid, le vent et la neige qui l'attendaient en cet hiver particulièrement rude...

Aucun commentaire:

Enregistrer un commentaire